Novembre 2003
Nous sommes en attente de l'accord du prêt pour la maison, un rêve de 15 ans qui se réalise...mais la joie n'est pas totale du moins pas comme il le faudrait.
Je n'ai plus de contractions mais j'ai encore gonflé, au point de ne plus pouvoir me savonner le dos. L'anxiété m'habite toute entière, et puis une douleur dans ce dos, génante au départ, envahissante ensuite, me laissant sans répit je reste calée contre des coussins au maximun. Assise pour cuisinier ou à table un minimun de temps. Et l'histoire du soir de mon garçon, doux moment qui s'est transformé en épreuve.
Les jours vont passer ainsi entre efforts et volonté de faire quand même, mais je n'y arrive plus, j'ai le vertige quand je regarde le temps qu'il me reste pour que mes bébés puissent naître viables, je n'ose plus ouvrir un catalogue de puèriculture ou de vêtements d'enfants. Contactée par téléphone la gynéco me fait prendre du paracétamol, substance bientôt incapable de venir à bout des douleurs.
Nouvelle et (dernière) visite chez la gynéco :
Elle est surprise de me voir ainsi, puis inquiète en faisant l'écho, encore plus de liquide amniotique, elle distingue à peine les foetus mais parvient à voir un retard de croissance sur l'un deux...la conclusion : à 4 mois, j'ai une hauteur utérine de femme à terme de 39cm...
Mon désarroi fait suite aux angoisses, nous sommes un vendredi soir, elle veut que je rappelle le lundi, le médecin spécialisé en échographie, afin qu'il examine plus précisément la quantité de liquide. Je lui demande si cet excés de liquide peut être ponctionné, la réponse est oui.
Le week-end a la couleur sombre de ces derniers jours écoulés, je pousse mon mari à s'aérer avec notre fils.
Le lundi matin, je vais tenter de le joindre sans succés, sa ligne sonne occupée.
Je rappelle la gynéco qui le joindra sur son portable. Il ne me recevra pas. Elle me rappelle : je dois partir allongée en ambulance dans un grand centre hospitalier (de niveau III) je risque de rompre la poche des eaux vu la quantité de liquide. Mon mari passe prendre le courrier qu'elle a préparé pour l'hôpital, elle ne lui cache pas son pessimisme. A 14 heures l'ambulance se gare devant notre domicile. A 14h45, j'arrive aux urgences obstétricales de ce grand hôpital, mon mari me rejoint avec du retard, trempé, les mains noires, sur l'autoroute, c'est le pneu qui a crevé, il l'a changé sous une pluie battante.
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