image de lune : "La mer des crises et de la fécondité"
Octobre 2003
Visite mensuelle chez la gynéco, je lui présente le dossier réalisé par le spécialiste en échographies, elle le consulte, m'examine . Je lui fais part de la remarque du médecin concernant une "grande" échographie à effectuer mensuellement, à son cabinet, pour un suivi rapproché. Elle la balaie rapidement en me répondant qu'elle n'en voit pas l'utilité "puisque tout va bien"et qu'elle en fait elle-même. Oui finalement...
Je vais malheureusement suivre ce conseil.
Pourquoi le fait d'être enceinte nous rend si vulnérables ? ce besoin d'être cocoonée nous dessert en nous éloignant de nos intuitions profondes, en nous faisant obéir comme des "grandes filles" bien sages.
Mi-octobre 2003
Nous sommes conviés au restaurant pour une réunion familiale, nous fêtons un anniversaire et mon ventre trés légèrement arrondit me permet encore d'enfiler une tenue un peu habillée pour cette occasion.
Le sujet du jour abordé est bien sûr l'annonce de cette grossesse pour ceux qui ne le savaient pas encore. Je suis enjouée mais je me sens trés lasse, depuis quelques jours, j'ai quelques contractions.
Le bruit, les conversations me sont de plus en plus difficiles à supporter, mon fils aurait besoin d'aller faire une petite sieste et s'agite. Nous quittons le resto en milieu d'aprés-midi, sous une pluie battante, je n'ai qu'une hâte :me coucher. Mon mari joue avec le petit, enfin je peux dormir.
Le lendemain matin, je ne me sens pas brillante, les contractions sont plus nombreuses et je perds un peu de sang. Je panique, la gynéco peut me recevoir dans la matinée. J'arrive en avance au rendez-vous, je culpabilise de ne pas avoir levé le pied plus tôt, aprés examen, elle me prescrit un médicament pour stopper les contractions. Au cours de l'échographie, elle trouve la quantité de liquide amniotique assez importante, vu que ce sont des jumeaux, elle préfère demander l'avis d'un collègue, je le connais, c'est lui qui m' a suivi pour l'accouchement de mon fils car elle n'est que gynéco.
Elle m'établit un arrêt de travail, plus de voiture et repos impératif pour le moment. Je n'ai plus le choix de toute façon mais j'accuse le coup et les quelques moments de sérénité s'éloignent...
Je parviens à consulter l'obstétricien rapidement, il va être rassurant, plus de sang en vue et quand au liquide amniotique, selon lui, il n'y en a n'y trop, ni pas assez... au moindre problème il peut me recevoir en clinique mais aujourd'hui rien ne le justifie. Le coeur allégé, je rentre chez moi, j'avais préparé un sac au cas où... le plus difficile étant de l'expliquer à mon fils, à quatre ans, ce n'est pas évident de se séparer de sa maman.
Je prends mes médicaments, j'ai bien compris le message de cette alerte: repos absolu.
je te suis absolument .... et mon coeur bat
Rédigé par : dfline | 13.09.2006 à 08:27