Nouvelle écho tôt le lendemain matin, tout à l'air d'aller, ils nous faut être patients à présent, mais nos filles ont l'air en bonne voie. Je supporte mal "transfuseur-transfusé", pour moi le syndrome est déjà (presque) derrière nous grâce à l'intervention...
Mon mari étouffe un peu, il décide de sortir acheter quelques magazines, le centre hospitalier est à la sortie de la commune, tant mieux, marcher lui fera du bien.
Il revient en fin de matinée, il me ramène de l'eau minérale, il a vu des commerces alentours et s'y rendra cet aprés-midi pendant que je me repose. Un petit père-Noël illustre l'étiquette de la bouteille, Noël...je n'y pensais plus, nous sommes déjà fin novembre...au télèphone mon petit garçon me dit qu'il s'inquiéte un "tout petit peu" pour moi, je lui réponds que tout va aller mieux maintenant et que je serai bientôt de retour.
La nuit commence à tomber lorsque mon mari revient de "ses courses" avec un air tout content de lui. Il jette un coup d'oeil dans le couloir, referme la porte de ma chambre et sort d'un des sacs, un petit bloc de foie gras et une petite bouteille...de quoi améliorer notre plateau du soir mais surtout de fêter l'opération réussie de nos bébes et de garder espoir...Notre dîner ce soir là valait tous les restaurants du monde, les murs tristes qui nous entouraient, le lit médicalisé, son petit matelas, tout cela ne comptait pas. La vie avait redémarré et nous étions un peu comme des enfants, naïfs, heureux dans l'instant.
Le lendemain matin, je lui proposais des prénoms, nous avions quelque peu abordé le sujet sans connaître leur sexe, avant que la maladie ne prenne le pas. Je savais qu'il aimait Elena, en réference à des origines italiennes, celles de son grand-pére, nous tombèrent d'accord également sur Camille, plus classique.
Camille et Elena, deux prénoms pour la vie...la première à droite dans mon ventre, celle qui avait trop reçue, la seconde à gauche, celle qui avait trop donné.
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