On doit me donner l'autorisation de sortie, les heures tournent et j'enrage car je souhaite montrer la néonatologie à mon époux, l'homme en vert me l'a suggeré et je pense que cela peut l'aider a se préparer lui aussi. Une sage-femme entre enfin et me donne le feu-vert en m'expliquant que mon obstétricienne "s'est battue bec et ongle" durant la réunion matinale, pour que j'ai cette permission. Je la croise dans le couloir, je lui sauterai presque au cou pour la remercier mais un grand sourire échangé et quelques paroles agréables sont plus adaptés. Les dernières analyses ne sont pas mirobolantes, j'ai reçu la seconde injection de corticoïdes, la dernière est prévue pour la semaine prochaine.
Nous passons par la terrasse du service de néonatologie, mon compagnon est impressionné par ce qu'il voit, je lui avais décrit cet univers avec assez d'optimisme mais nous ne voyons pas les choses de la même manière et notre ressenti ne peut être semblable. J'aperçois le médecin qui m'avait servi de guide, assis derrière dans son bureau, il ouvre sa fenêtre, je lui présente mon mari et il sort nous parler un moment. Cette conversation avec cet homme si disponible et simple nous fait du bien à tous les deux. Nous quittons l'hôpital en sachant que nos filles seront entre de bonnes mains.
Les démangeaisons ne s'arrêtent plus et me réveillent la nuit, la paume des mains, la plante des pieds, les chevilles, le ventre, la poitrine, me grattent. A l'hôpital, les matelas sont enveloppés dans une épaisse housse protectrice plastifiée et cela n'arrange rien. Le traitement a bien du mal a faire encore de l'effet et les bilans deviennent cahotiques avec tantôt un mieux pour être de nouveau plus mauvais le surlendemain. Je reçois la 3eme piqure de corticoïdes, les poumons de mes bébés sont sensés être matures à présent. La date de la césarienne m'est fixée.
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