Jean-Luc et Nathalie ont connu la peine et la douleur.
Aprés une intervention in utéro à Marseille l'année passée, un de leur jumeau n'a pas survécu au STT.
Ils étaient déjà parents d'une petite fille. Leur question aujourd'hui est "comment expliquer à ce petit garçon qu'il avait un frère jumeau et comment l'aider à grandir sans lui"
Au téléphone, Jean-Luc m'a parlé de son souhait de partager ses questions avec d'autres parents.
La Vie, la mort, à travers ses mots à lui :
A l'automne 2001, avant qu'Estelle Marie ne naisse le 9 octobre 2003, ma femme fit plusieurs fausses couches. Sans savoir à l'époque que j'allais être père plusieurs fois et dans des conditions particulières et surprenantes, j'exprimai après l'accouchement de mon épouse la douleur qui fut la nôtre dans cette construction merveilleuse souveraine et aléatoire de la Vie. Dans une prémonition quasi "prophétique", je couchai sur le papier quelques impressions sur le deuil et la douleur par solidarité avec ceux qui l'avait vécu, la vivait ou la vivrait. Voici donc deux écrits poétiques qui parlent de l'amour et de la douleur comme si ces deux extrêmes tissaient nécessairement des ponts entre eux.Peut-être approche t-on du creuset de la générosité de l'être et de son humanité au travers de ces circonstances, la compréhension - compassion n'est pas loin de révéler notre véritable dimension , c'est là que l'homme peut prendre sa hauteur et asseoir sa dignité. Les beaux regards sont souvent ceux que les larmes ont lavé. A tous les petits êtres Elle était assise là, au milieu du tapis, Courbée par la souffrance, le cou arrondi Tournant la tête grâcieusement, Les yeux bleus embués de larmes Vers celui qui entrant soudain, comprit tout ce drame. Le sang coula faiblement et la vie s'en alla, Elle dit simplement dans son sanglot: "j'ai perdu l'enfant" Ils s'étreignèrent longuement dans leurs larmes Et leurs coeurs ne firent qu'un pour saluer cette âme.
Aux autres Aux différents, aux rejetés, aux incompris, A ceux qui luttent, qui survivent, A ceux dont le corps n'est que plaies vives A tous ceux-là, au autres qu'on oublie A ceux qui restent, à ceux qui partent Aceux qui suivent, je tends mes bras, Je presse mon pas, je veux les suivre. BJL |
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